Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Cette instance formelle se réunit pour la dernière fois cette année. Année qui a été fortement secouée par des débats politiques impactant notre ministère et nos agents à plusieurs reprises. Madame la Présidente, l’UNSA vous alerte suite à la nouvelle gouvernance au sein de la Coordination rurale. Le week-end du 22/23 novembre 2025, ses membres ont élu leurs nouveaux responsables, et c’est la branche dure qui en est sortie victorieuse. Leurs premiers mots ne sont pas à prendre à la légère. Je cite : « Les écolos, on aura leur peau ! ». Ces méthodes ne nous sont malheureusement pas inconnues : elles se sont déjà manifestées dans le Limousin, à travers menaces et provocations publiques relayées dans la presse, sous l’étiquette du président du conseil d’administration d’un EPLEFPA
Par ailleurs, ils promettent des actions fortes d’ici la fin de l’année et des actions violentes en début d’année prochaine si rien ne change, notamment concernant le MERCOSUR. Ces propos constituent une alerte, car au MAASA nous savons de quoi ils sont capables. Nous avons pu constater dès ce jeudi les premières actions dans plusieurs départements : le Tarn, les Pyrénées- Atlantiques, le Doubs pour ne citer que ceux-là. La situation risque de dégénérer, en particulier lors des contrôles et pour nos agents inspecteurs.
Alors que s’ouvre une nouvelle concertation gouvernementale sur les actes de décentralisation, l’UNSA tient à réaffirmer son refus et son opposition à toute mesure qui aurait pour effet de décentraliser les personnels du Ministère et plus spécifiquement les enseignants et administratifs des EPLEFPA comme le demande un président de région. Loin de constituer une meilleure adaptation territoriale, un tel transfert exposerait les formations aux logiques locales au détriment de l’équité éducative. Cela amènera à créer des inégalités territoriales en matière de carrières et de conditions de travail, remettant en cause les principes fondateurs du service public.
L’UNSA souhaite alerter sur la question du maillage territorial des EPLEFPA et sur son maintien, garant à la fois de l’égalité d’accès au service public d’éducation et de la vitalité des territoires ruraux. Certains EPL se retrouvent dans une situation extrêmement préoccupante à la suite des baisses successives de moyens en DGH Cette fragilisation intervient de plus dans un contexte démographique défavorable qui va compliquer les campagnes de recrutement à venir. Dès lors, les seuls contrats territoriaux de consolidation de formation ne suffiront pas pour aider ces lycées à sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. Les conséquences en matière de ressources humaines sont également certaines. L’UNSA demande qu’un travail de prospective soit engagé autour de la question de l’expérimentation en voie scolaire, afin d’offrir des alternatives aux lycées les plus fragilisés.
L’étude du rapport CGAAER relatif à la gestion de l’expertise d’un ministère technique nous invite à renforcer la valorisation et la structuration de l’expertise au sein du ministère. Pour l’UNSA, il est essentiel de garantir une meilleure coordination des compétences, de favoriser la transmission des savoirs et d’assurer une reconnaissance accrue des métiers et des expertises qui font la richesse de notre administration. La simplification et une meilleure information des agents sont aussi indispensables. Nous pensons notamment à des collègues de catégorie B qui ont acquis au fil de leur carrière une expertise forte et pourraient être valorisés avec un meilleur accompagnement.
L’épisode lié à la revalorisation de l’IFSE et au dysfonctionnement des virements de salaires à La Réunion a mis en évidence une faille majeure dans le système administratif du ministère. De nombreux agents ont vu leur rémunération amputée d’une part significative, sans aucune notification préalable de l’administration. Ils ont ainsi dû faire face à un manque de moyens financiers, avec pour conséquence des découverts bancaires et des agios pour certains, alors même que cette situation ne relève pas de leur responsabilité.
Ceci est inacceptable. L’UNSA demande qu’une réflexion soit engagée afin de mettre en place des mesures correctives, garantissant que les agents ne soient plus exposés à des difficultés financières ou à des frais bancaires injustifiés, résultant uniquement des dysfonctionnements de l’administration.
Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, de plus en plus forte dans nos vies de tous les jours et avec une répercussion à venir dans nos missions, l’enjeu de la cybersécurité est désormais un pilier incontournable de la continuité et de la sécurité de nos missions. Nous devons non seulement renforcer nos dispositifs techniques, mais aussi développer une culture partagée de vigilance et de responsabilité numérique. Maintenant que le « portail d’intelligence Artificielle » est officiel pour le MAASA, l’UNSA sera vigilante sur une accélération ou une intensification du travail dans les services avec des attentes plus fortes de la hiérarchie. Le PIAG doit être une aide et non une exigence et une pression supplémentaire.
Concernant les transitions environnementale et climatique, le MAASA doit être exemplaire dans la conduite de celles-ci. La COP30, tenue à Belém au Brésil en novembre 2025, a débouché sur un accord minimaliste : triplement des financements pour l’adaptation climatique des pays en développement, mais sans engagement contraignant sur la sortie des énergies fossiles.
C’est totalement irréaliste. Il est nécessaire d’aller plus loin vers une transformation écologique juste et démocratique qui permettrait aux générations futures de vivre un avenir plus serein.
Pour l’UNSA, les actions doivent traduire notre volonté d’intégrer pleinement les impératifs de durabilité dans nos politiques publiques, nos pratiques internes et nos partenariats.
Il s’agit de contribuer activement à la transformation de notre société, en cohérence avec les engagements nationaux et internationaux.
Les services sanitaires au bord de l’effondrement : En 2025, la France est frappée par une crise sanitaire d’une gravité exceptionnelle. Les maladies animales et végétales se multiplient — dermatose nodulaire contagieuse, West Nile, fièvre catarrhale ovine, nématode du pin — et mettent en péril la sécurité sanitaire nationale. Le réchauffement climatique, l’intensification des échanges et une surveillance épidémiologique défaillante en sont les causes directes. Les services vétérinaires et phytosanitaires, déjà exsangues, croulent sous la charge : équipes réduites, arrêts maladie en hausse, abattoirs menacés de fermeture faute de crédits, avec jusqu’à deux tiers de personnels précaires.
Les agents, en détresse, dénoncent un système au bord de la rupture. Ils alertent sur des dépassements horaires dissimulés par peur de sanctions, sur des astreintes non reconnues et sur un manque criant de moyens. Le constat est clair : sans action immédiate, c’est l’effondrement du service public sanitaire.
Pour l’UNSA il est urgent de lancer un plan d’urgence pour doubler les effectifs (AC/DR/DD) et sécuriser les crédits et effectifs.
Plus largement, nos agents en DDI sont témoins et subissent de plus en plus souvent des dérogations à des réglementations par le pouvoir des préfets. Le renforcement du pouvoir des Préfets en est directement la cause. Vous le savez, l’UNSA a porté un recours en conseil d’Etat contre les décrets. Mais au-delà de la question de droit et de service public, c’est un mal être croissant des agents, un affaiblissement de leur engagement pour le bien commun et des dysfonctionnements dans les service par un perte totale de sens.
En octobre dernier, le projet de quasi-statut des agents du CNPF a reçu un avis défavorable du guichet unique pour des raisons purement budgétaires. Les travaux de révision du décret statutaire actuel qui date de 2009, et dont les dispositions sont obsolètes, ont débuté il a 8 ans déjà. Outre que cette situation impacte durement les agents, elle ne peut que nuire à la bonne réalisation de leurs missions. Combien de temps encore les agents du CNPF devront-ils pâtir de conditions d’emploi inadaptées et de rémunérations non revalorisées ? Objectivement cette situation ne peut perdurer, car ces agents ont droit à disposer d’un quasi-statut conforme à l’évolution des conditions d’emploi dans la fonction publique, et comment concevoir que sans ces évolutions le CNPF puisse remplir les nouvelles missions qui lui sont en particulier confiées par la loi « incendie » de 2023 ?
Enfin, nous avons, une fois de plus cette année, connu un dialogue social fragilisé. Tout récemment encore, plusieurs notes de service nous ont été transmises pour simple information, parfois après leur diffusion, ou bien découvertes directement en séance, sans possibilité de les travailler en amont. Cette pratique précipitée ne favorise en rien le dialogue social et constitue un véritable déni de démocratie.
Pour 2026, nous espérons l’instauration d’un vrai dialogue social. Soyez assurés que l’UNSA restera vigilante et ne manquera pas de vous le rappeler.
Je vous remercie. L’équipe UNSA.








