Nouvelle-Aquitaine : Des effectifs en baisse, est-ce une tendance de fond ou un simple accident de parcours ?

Publié le mercredi 5 octobre 2022
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Communiqué partagé : Nouvelle-Aquitaine : Des effectifs en baisse, est-ce une tendance de fond ou un simple accident de parcours ?

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Ce CTREA s’est tenu au LPA de Jonzac en Charente-Maritime avec pour ordre du jour : la rentrée 2022 (effectifs, examens, moyens), FREGATA, OGAPI, les services administratifs sous tension, un point sur le label Égalité Diversité et la carte scolaire 2023.

Effectifs de rentrée :

Les effectifs de septembre sur la voie scolaire sont en baisses (-2,5% pour le public, -2,7% au total public/privé). Ce sont les établissements du privé temps plein CNEAP qui enregistrent la plus forte baisse (-5,4%).
Globalement dans nos établissements, les classes de 3ième, celles des voies technologiques et générales recrutent bien. C’est la voie professionnelle et les BTS qui subissent une baisse significative de leurs effectifs : moins d’élèves en année 1 et départ entre année 1 et année 2. Les chiffres sont évidemment à analyser dans le détail, ils cachent des réalités variées en fonction des établissements et de leur territoire d’implantation. La tendance reste néanmoins nette sur les BacsPro et les BTS sans que cela soit forcément le résultat d’une concurrence avec l’apprentissage (qui enregistre aussi un recul du nombre de vœux de 5%).

Bilan :

  • BTS : -13% (près de 400 étudiants en moins)
  • Nb de vœux de poursuite d’étude des Bacs Pro en net recul : ils rentrent sur le marché du travail directement.
  • Bac pro : – 3,8% avec de fortes disparités en fonction des secteurs d’activités de diplômes (transformation et commerce enregistrent les plus fortes baisses).

L’évolution à la baisse des effectifs est inquiétante, phénomène aux causes multiples (crise covid / Parcoursup / réforme de l’apprentissage / marché du travail en tension…). Il est trop tôt pour dire si nous sommes face à un événement conjoncturel ou structurel. Une tendance frappante : les jeunes ne s’engagent plus dans une formation de manière définitive et n’hésitent pas à en changer en cours de route (déperdition entre année 1 et année 2).

Quel avenir dans ce contexte pour le supérieur court dans l’enseignement agricole ? Il nous semble urgent d’interroger le positionnement de nosBTSA pour lesquels les pistes d’évolutions existent (BTS 1 an, Bachelor professionnel ou titre professionnel local, partenariat université – Licence pro…).

Du côté des bac pro, les évolutions annoncées sur la voie professionnelle nous font craindre une accentuation du phénomène observé de non-poursuite d’étude. Les orientations prises par le gouvernement vont dans le sens d’une professionnalisation accrue et d’une employabilité directe (hausse des PFMP, place accrue des professionnels). Nous sommes en désaccord profond avec ces orientations.

Pour le SEA-UNSA

La voie professionnelle n’est pas là pour simplement répondre aux besoins de main d’œuvre des professionnelles. Les objectifs sont bien de former les jeunes de manière globale pour leur permettre d’évoluer dans un monde de l’emploi mouvant et en évolution.

Moyens en DGH :

Pas d’évolutions notoires par rapport à la RS2021, les moyens sont stables. En revanche en établissement, les changements de seuils entraînent des évolutions de DGH pas toujours simple à gérer pour les D2. La gestion comptable des moyens cumulées aux réformes de ces dernières années (réforme des seuils) conduit parfois dans une impasse : incohérence entre « équilibre des services / attribution du non-affecté » et logique pédagogique des référentiels.

Point sur les personnels :

En réponse à une de nos questions diverses, la DRAAF fait un bilan des postes enseignants et ATLS non pourvus :

Enseignants / CPE :

  • 274 postes étaient à pourvoir avant le mouvement des ACEN (190 pourvus lors du mouvement). Il restait 84 postes à pourvoir pendant la mobilité d’été et finalement 15 postes non pourvus à la rentrée (5 en Aquitaine, 6 en Poitou-Charentes et 4 en Limousin). À noter 24 démissions en cours de recrutement (raisons personnels / prise d’un autre poste…).
  • ATLS : 41 postes restaient à pourvoir après la mobilité générale. À la rentrée : 5 postes vacants (dont 1 poste de D2 à Saint-Yrieix et 1 poste de SG à Melle).
  • ACB : La DRAAF ne les évoquent pas mais nous constatons une très forte tension sur les postes de formateurs en centre de formation CFA CFPPA : difficulté à recruter / démissions. Les contraintes sont connues : niveau de diplôme demandé peu compatible avec le profil des candidats potentiels / niveaux de rémunérations qui ne rivalisent pas avec ceux du privé. Cette tension est à prendre très au sérieux, elle peut déséquilibrer les centres et entraîner des situations problématiques en termes de RPS causées par une surcharge de travail.

Carte scolaire :

  • 49 Projets déposés
    • Public : 18
    • Privé temps plein CNEAP : 16
    • Privé rythme approprié MFR : 15

Pour le public :

Poursuites de décisions d’ouvertures :

  • Meymac : BTS GF année 2
  • Melle-Niort : BTS PH année 2
  • Saint-Yrieix : Term Bac Pro TCVA PA

Poursuites de décisions de fermetures :

  • Melle-Niort : 1ère bac pro TCVA PA
  • Saint-Yrieix : Term bac pro LCQ

Classe gelée :

  • Surgères : BTS STA option produits céréaliers

Projets déposés :

  • Neuvic : un BTS GPN en 1 an, avis négatif. La DRAAF ne croit pas en ce type de montage et oriente plutôt vers les Licence Pro. Position avec laquelle nous sommes en désaccord. Proposer un BTS en 1 an s’avère attractif pour des jeunes sortant d’un premier BTS. Particulièrement dans un contexte où l’on observe des fermetures de Licence Pro au profit des BUT (difficile à intégrer après un BTS).
  • Tulle-Naves : passage en classe des sections de 2nd pro AH et Production, avis négatif. La DRAAF juge non opportun de diminuer les moyens sur la filière service (contrepartie envisagée).
  • Saintes le Petit Chadignac : une classe de 3ième, avis à priori positif, la classe qui existe déjà remplie bien.
  • Bergerac : une section de Bac Pro SAPAT, avis à priori positif, cohérence avec le capa sapver déjà présent / pas de formation service dans le secteur et dans le public (contrepartie : fermeture EIL aménagement en STAV).
  • Bazas : EIL production en STAV, avis réservé mais pas négatif comme les autres années…
  • Orthez : un support grandes cultures en Bac Pro CGEA, avis négatif, très peu de jeunes concernés et peu de possibilités de poursuites en BTS.
  • Bressuire : CAPa MA productions animales / 3ième : 2 avis réservés : concurrence des MFR sur le CAPa / la DRAAF oriente plutôt vers un CS pour le support CAPa envisagé.
  • Dax : passage d’une section de bac STAV en classe : la DRAAF attend les évolutions au trimestre 1 (et les vœux des jeunes sur place) pour juger de la pertinence du dossier.

À confirmer en CREA le 21 octobre prochain pour les formations de la voie professionnelle.

FREGATA, OGAPI

Rentrée difficile pour les services administratifs des EPLEFPA qui doivent faire face aux changements d’application de gestion élèves et des pensions.

  • Lenteurs
  • Dysfonctionnements
  • Manque de formation
  • Pertes de fonctionnalités

la liste est longue. Cela met les équipes à rude épreuve dans un contexte d’épuisement déjà bien présent. Nous avons alerté la DRAAF bien consciente de la situation sur ces « signaux dit faibles » de RPS

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