Conseil National de l’Enseignement Agricole
Le premier CNEA (conseil national de l’enseignement agricole) de l’année scolaire s’est tenu le 09 octobre, sans la ministre.
Aux inquiétudes et questions des organisations syndicales (lire notre déclaration liminaire en fin de communiqué) de l’enseignement agricole public (EAP), le DGER a répondu en reprenant certains des propos de la ministre nouvellement nommée.
- Les travaux sur le Bac +3 (pour ne pas dire bachelor) ne sont pas stoppés malgré le report de la promulgation de la LOA qui va passer au Sénat. Pour le DGER, il convient d’être ambitieux sur ce sujet et les équipes sont mobilisées pour une ouverture à la rentrée 2025 (voir notre communiqué en cliquant ici).
- La mise en place du «choc des savoirs» sous la forme expérimentale n’est pas à l’ordre du jour, pour l’instant. Le DGER reconnaît que des actions de suivi des apprenants, proches de celles proposées par le choc, sont déjà en œuvre dans nos EPLEFPA .
Le CNEA a porté en premier lieu sur la situation de rentrée vue du côté DGER :
- La progression des effectifs de l’EA se stabilise à 1% d’augmentation par an depuis 5 ans pour atteindre 218000 apprenants. A la différence de l’éducation nationale dont les effectifs sont sujets à la démographie, l’EA voit ses effectifs progresser du fait de l’intérêt des apprenants pour ses formations. Reste que le renouvellement des générations en agriculture va nécessiter de recruter 30% de jeunes en plus.
Le SEA-UNSA a mis en avant dans sa DL la nécessité d’allouer les ressources nécessaires pour former ces futurs actifs. Le plus difficile est de recruter des jeunes en formation.
- Le bilan des examens est de 87,7% de réussite tout examen confondu. L’EA se place comme l’école de la réussite, l’indice de position sociale inférieur à l’EN couplé à des taux de réussite et d’insertion élevés le démontre.
- Côté personnel, le DGER affirme que la rentrée a été plus sereine que l’an passé mais il reste encore des établissements où cela est difficile du fait du manque de recrutement d’agents. En effet, 2% de postes vacants c’est encore trop. L’expérience catastrophique de la rentrée 23 en matière de suivi des contrats des personnels a obligé les services du MASAF à revoir l’ensemble du processus de suivi de dossier des collègues contractuels ; un retex aura lieu au cours de l’année scolaire.
Le SEA-UNSA reste disponible pour accompagner les agents contractuels rencontrant des difficultés lors de l’écriture de leur contrat et/ou du paiement de leur salaire.
- Le DGER est satisfait de la mise en œuvre du Pacte qui sera du même volume que l’année scolaire passée. Il a précisé que suite à l’intervention du SEA-UNSA qui avait trouvé certaines missions «saugrenues», la DGER allait rappeler les missions possibles.
Le SEA-UNSA informe ses lecteurs que le Pacte n’est pas la solution pour résoudre le manque d’attractivité des emplois dans l’EA.
- Globalement la situation financière des établissements n’est pas bonne «mais pas dramatique». 30% des EPLEFPA sont dans la catégorie 4 (difficultés majeures), principalement suite à l’inflation des fluides et produits alimentaires. Les centres constitutifs qui sont les plus en déséquilibre financier sont les lycées, les exploitations agricoles et les ateliers technologiques.
- Les parents de la FCPE ont soulevé le sujet d’actualité du projet de fermeture du LPA de Velet. Le processus de réflexion avec 2 scenarios est en cours avec notamment le conseil régional de BFC et l’équipe des collègues sur place au travers de groupes de travail.
La décision de fermeture d’un établissement a des impacts négatifs sur les collègues, les élèves et le territoire d’implantation. Pour le SEA-UNSA, la réponse aux besoins de formation des apprenants doit se faire au travers d’un maillage dense dans le monde rural.
- Face à la situation extrêmement compliquée en Nouvelle-Calédonie et à l’impossibilité de passer les examens, la DGER a soumis au vote du CNEA un texte permettant la prise en compte du contrôle continu dans la délivrance des diplômes propres à son champ de formation; les autres diplômes étant sous l’autorité de l’EN. Le CNEA a voté à l’unanimité favorablement ces textes.
- Les attendus des BTSA rénovés dernièrement évoluent pour les intégrer dans Parcoursup. Les transitions font leur entrée dans les intérêts portés par les candidats à ces formations.
- La DGER et l’inspection de l’enseignement agricole ont décidé de s’approprier la compétence portant sur le contrôle de la mise en œuvre de l’apprentissage dans tous les établissements formant à des diplômes où le MASAF est certificateur. Cela fait suite aux constats de dysfonctionnement dans certains centres de formation constatés lors des missions d’inspection. Ce dispositif n’enlève rien au contrôle autorisé par la Loi Pénicaud. La note de service est sortie le 10 octobre.