Alors qu’Emmanuel Macron vient de dévoiler son programme pour le prochain quinquennat, force est de constater que ses projets pour l’Éducation ne répondent pas aux défis sociétaux, ni aux attentes des personnels. L’UNSA Éducation appelle à ne pas sous-estimer l’épuisement professionnel et la colère qui perdurent. Les femmes et les hommes qui au quotidien, sont au service des politiques publiques d’éducation, de l »enseignement supérieur, de jeunesse, de la recherche et de la culture, attendent d’être entendu·es.
Forte de ses 23 syndicats, notre organisation s’attache à donner la parole à l’ensemble de ces différentes catégories de personnels. Plus de 25 000 collègues ont déjà répondu à la 10ème édition de cette enquête. Les résultats seront dévoilés fin mai mais les premières réponses montrent combien le programme du candidat Macron sur l’éducation est déconnecté de la réalité de ces métiers.
84,41% des répondant·es affirment ne pas être en accord avec les choix politiques faits par leur ministère. Les orientations énoncées lors de la conférence de presse du 17 mars ne semblent ni prendre la mesure de ce malaise, ni répondre aux réels défis qui sont posés à la société. Le manque de continuité des politiques éducatives, quinquennat après quinquennat, ne permet pas à l’École française de faire face aux transitions numériques, écologiques et démocratiques des décennies qui viennent. La recette déjà connue du « Travailler plus pour gagner plus », est bien éloignée de ces enjeux. Elle nie l’engagement des personnels qu’il convient de reconnaitre aujourd’hui sans contrepartie.
La qualité et la continuité des services publics sont essentiels, le travail de celles et ceux qui les garantissent aussi. L’UNSA Éducation attend donc avec intérêt les négociations sur le dégel de la valeur du point d’indice qui, malheureusement, arrivent bien tard, vu le décrochage salarial. Elle note que le candidat Macron n’a pas évoqué cette thématique lorsqu’il a présenté son programme de campagne. Les premières réponses de ce Baromètre 2022 confirment en effet que le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des personnels. L’inflation empire les difficultés rencontrées et particulièrement pour les plus précaires. La re valorisa tion promise par cette hausse du point d’indice devra être effective et à la hauteur.
Les attentes sont fortes, et elles sont légitimes. La participation de nos collègues à ce Baromètre reflète leur besoin de s’exprimer, tout comme le fait que cette enquête annuelle soit devenue l’outil phare pour qu’ils puissent le faire. Cette année, 5 questions d’actualité mesurent notamment leur adhésion aux propositions qui ont émergé dans le débat éducatif de la présidentielle. Cet état d’esprit des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture ne pourra être ignoré plus longtemps dans un système éducatif à bout de souffle après la crise sanitaire.
Ivry sur Seine, le 21 mars 2022,
Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation