Ces journées se sont basées sur l’étude coécrite par Denis Adam et Béatrice Laurent pour le centre Henri Aigueperse, dans le cadre de l’agence d’objectifs IRES, intitulée « Leviers de développement rural : la place de l’éducation ».
Si la richesse des ruralités est essentiellement ses habitants, anciens comme nouveaux, la place des jeunes doit y être particulièrement interrogée. En effet, ceux-ci sont moins nombreux dans les territoires ruraux qu’urbains et vivent des différences assez importantes, tant dans l’accès aux offres culturelles, qu’à celles de formation et d’insertion professionnelle. Malgré les difficultés qu’ils rencontrent notamment sur le plan financier avec un niveau de rémunération moindre qu’en ville, leur attachement à la ruralité continue à les faire rester ou revenir.
Ce regard particulier porté sur la population rurale la plus jeune implique de se pencher plus spécifiquement sur les conditions de scolarité́ et d’éducation présentes et développées dans les territoires ruraux.
Si le village traditionnel n’existe plus, il va de soi que l’école communale d’antan n’a aucune raison de lui avoir survécu, ou de lui survivre. Aux nouvelles conditions de vie en ruralité́ doivent correspondre de nouvelles modalités de scolarité́ à l’école, au collège, au lycée, tout comme des formes adaptées d’actions éducatives en dehors du système scolaire, dans les associations socioculturelles et les structures culturelles, dans les mouvements d’éducation populaire comme dans les clubs sportifs.
Un décalage important existe dans le domaine éducatif, comme dans d’autres. Il oppose les volontés de développement portées -même si c’est parfois de manières différentes voire contradictoires – souvent par les habitant.es, les professionnels ou les élus avec des orientations nationales dictées par les réalités urbaines ou trop imprégnées d’une image trompeuse et dépassée des ruralités. Il y a un subtil équilibre à trouver entre l’impulsion de l’État et les initiatives des forces vives territoriales.
Aucune initiative observée dans tel ou tel territoire ne peut se transposer dans un autre, sans avoir réalisé au préalable un diagnostic de terrain, écouté les usagers, les professionnels, les élus. Partager des organisations inspirantes est motivant, se donner de la force collective par l’intelligence collective, c’est une volonté en action de l’UNSA Éducation. Cela passe notamment par ces rencontres en terrains d’éducation.